Notre cinquième épisode

Pour le cinquième épisode de La haine de la poésie, nous recevons Julia Caron ainsi que Rachel McCrum par téléphone. Les deux femmes abordent leur rapport à la posture qu’elles ont, en tant que femmes anglophones dans des milieux généralement francophones, ce qui fait émerger des questionnements politiques et féministes. Julia parle de la nécessité d’une cohésion entre les communautés littéraires francophones et anglophones, notamment dans la ville de Québec. Elles en viennent à dire qu’elles doivent « queer » cette binarité, la rendre fluide. Les deux femmes vantent les initiatives de micro-ouverts et de lectures publiques, des lieux qui permettent de s’initier au rythme et à la poésie d’une langue. Elles invitent les gens à y participer dans une autre langue que la leur. Les deux femmes abordent finalement leurs lectures, principalement des oeuvres fortes de femmes québécoises. Rachel McCrum lit un extrait de sa poésie.


J’ai offert le livre La haine de la poésie de Ben Lerner à mon amoureux quelques semaines après sa publication. Au départ, je pensais sincèrement lui avoir offert un beau cadeau, mais finalement je me suis fait un beau cadeau. C'est exceptionnel, notamment parce que je ne lis pas beaucoup d’hommes (et encore moins d’hommes cisgenres-hétéros-blancs). La littérature, la lecture et l'écriture prennent beaucoup de place dans ma vie, mais j’ai rarement été interrogée, invitée à prendre la parole - ininterrompue! unfiltered! - par rapport à mon amour et mon appréciation de la poésie. Et avec une poète aussi talentueuse que Rachel. Ponctuée de beaucoup de blagues féministes “inside”, notre discussion m’a beaucoup inspirée. Elle m’a aussi donné plus de confiance pour prendre ma place dans ce milieu. D’assumer que j’en fais partie, même si je n’écris pas de la poésie. Merci encore de l’invitation.
— Julia Caron


A chance de jaser avec la magnifique Julia Caron about our loves - of poetry, language, art, feminism, feminist poetry, ici en Quebec, internationally, partout? Mais ouais. My first meeting with Julia was through and with and in literature, at the Imagination Festival in Quebec City in Spring 2019. We connected through our curiosity for the world, and our unabashed enthusiasm for the writers we love. I’m right in saying that, I think. Being caught entre deux langues (she much more fluent than I) et comment on peut bouger, danser, mijoter between two milieux, two scenes. Where curiosity overrides fear. Queer that language binary. And above all, our feminism – our love for outspoken, daring writers who challenge the patriarchy, every day.
It’s a love affair, baby.
— Rachel McCrum












Nos invitées

Julia Caron

Julia Caron, journaliste et animatrice de radio

Julia Caron is an award-winning journalist who is constantly seeking out and sharing captivating stories across the furthest reaches of the province. Early on in her career with CBC, Julia firmly established herself as a natural storyteller and tenacious sleuth. She is perhaps best known for her obsession with history, and what we can learn about the present from our past. That is reflected in everything from her extensive knowledge of early photography and film all the way down to her vintage wardrobe. A voracious reader and art lover, you're likely to cross paths with Julia in libraries, art galleries and museums across Quebec. She frequently participates in local literary events and festivals in both official languages, and proudly calls herself a franglophone (yes, it's a thing).



Rachel McCrum

Rachel McCrum, poète et artiste de la parole

Rachel McCrum is originally from Northern Ireland and lived in Edinburgh, Scotland between 2010 and 2016. She was the first BBC Scotland Poet-in-Residence, Broad of cult spoken word cabaret Rally & Broad, and recipient of a Robert Louis Stevenson Fellowship. Her first solo show ‘Do Not Alight Here Again’ was performed at the Edinburgh Fringe Festival in 2015. She has performed and taught poetry and performance in Ireland, Scotland, the UK, Greece, South Africa, Haiti, and Canada. She is now delighted to call Montreal home, where she is the curator of the Atwater Poetry Project, co-director of the Mile End Poets’ Festival (with Ian Ferrier), and works full time as a freelance poet, performer, event curator, and workshop facilitator. Her first collection The First Blast to Awaken Women Degenerate (Stewed Rhubarb Press, 2018) is published in a bilingual edition with Mémoired’encrier in 2020, as Le premier coup de clairon pour réveiller les femmes immorales.

© photo : Ryan McGoverne